cloître

cloître

cloître [ klwatr ] n. m.
clostre 1190; lat. claustrum « enceinte »; i dû à l'attract. de cloison
1Partie d'un monastère interdite aux profanes et fermée par une enceinte ( clôture) . Le cloître des chartreux.
2Par ext. Le monastère. abbaye, couvent; claustral. Faire entrer, enfermer dans un cloître. cloîtrer.
3Lieu situé à l'intérieur d'un monastère, ou contigu à une église cathédrale ou collégiale, et comportant une galerie à colonnes qui encadre une cour ou un jardin carré. Le cloître roman de Saint-Trophime, à Arles.
4Vx Enceinte fermée réservée aux demeures des chanoines. Le cloître Saint-Merri, à Paris.

cloître nom masculin (latin claustrum, clôture) Primitivement, enclos des religieux ou des religieuses. Préau-galerie couvert, encadrant la cour centrale du monastère. Enceinte à l'intérieur de laquelle des chanoines, ou même le clergé d'une paroisse, avaient leur habitation, et qui ne relevait que d'eux. Vieux. Couvent, monastère ; vie, règle monastique (vieilli). Type de jardin entouré d'allées d'arbres taillés de façon à former des voûtes. ● cloître (difficultés) nom masculin (latin claustrum, clôture) Orthographe Avec un accent circonflexe sur le i. ● cloître (synonymes) nom masculin (latin claustrum, clôture) Primitivement, enclos des religieux ou des religieuses.
Synonymes :
- moutier (vieux)
- prieuré
Enceinte à l'intérieur de laquelle des chanoines, ou même le...
Synonymes :
- clôture
Couvent, monastère ; vie, règle monastique (vieilli).
Synonymes :

cloître
n. m.
d1./d Partie d'un monastère interdite aux laïcs, d'où les religieux ne sortent pas.
d2./d Par ext. Monastère, abbaye.
d3./d Galerie couverte, entourant une cour ou un jardin, dans un monastère ou contiguë à une cathédrale.

⇒CLOÎTRE, subst. masc.
A.— Partie d'une maison religieuse séparée par une clôture du reste du bâtiment et qui est interdite aux laïcs :
1. J'allai vite à la guerre me plonger dans les rangs inconnus, l'infanterie de ligne, l'infanterie de bataille (...). — Je me cachai là comme un chartreux dans son cloître...
VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, p. 194.
P. métaph. :
2. Il y a pour la communauté chrétienne, à une époque comme la nôtre, deux périls inverses : le péril de ne chercher la sainteté qu'au désert, et le péril d'oublier la nécessité du désert pour la sainteté, le péril de resserrer uniquement dans le cloître de la vie intérieure et des vertus privées l'héroïsme qu'elle doit dispenser au monde.
MARITAIN, Humanisme intégral, 1936, p. 133.
Spéc. Partie d'une maison religieuse ou bâtiment attenant à une église constitué(e) de galeries couvertes à colonnes qui encadrent une cour intérieure ou un jardin quadrangulaires. Les arcades d'un cloître (cf. arcade D 1); un cloître roman. La chapelle d'Ely avec son cloître du treizième (MORAND, Londres, 1933, p. 264) :
3. Morillon offrait pour toute curiosité une tour hexagonale encore belle, reste de l'église romane d'une abbaye dont il subsiste une partie du cloître.
BILLY, Introïbo, 1939, p. 211.
Rem. On relève ds la docum. le terme cloîtrion, subst. masc. a) Bas-relief imitant les galeries d'un monastère et servant d'entourage à une pierre tombale au moyen âge (cf. HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 296). À rapprocher de : ... petit cloître gothique... (HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 295). b) Petit monastère (HUYSMANS, De tout, 1902, p. 115 ds RHEIMS 1969).
[P. anal. de forme]
1. ARCHIT. Édifice en cloître. ,,Celui dont les bâtiments entourent complètement une cour`` (Lar. 19e, Lar. encyclop.) Voûte en arc de cloître. ,,Voûte formée de plusieurs portions de voûte qui s'appuient sur des murs et se coupent entre elles par des angles rentrants`` (CHESN. 1857). Nous voici dans l'ouvroir ou laboratoire de Vésalius : une grande salle carrée, en arc de cloître, à murailles et dalles de pierre (P. BOREL, Champavert, Don Andréa Vésalius, l'anatomiste, 1833, p. 76).
2. HORTIC. Espace carré bordé d'arbres ou de charmilles taillées en arcades et imitant un cloître (Ac. 1835, 1878).
B.— P. ext. Maison religieuse, où l'on vit séparé du monde. Les grilles du cloître. Le cloître des dominicains de Saint-Marc à Florence (La Civilisation écrite, 1939, p. 5009). Entrer de l'ignorance et de la puérilité des cloîtres dans la liberté et dans la volupté de la vie (LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, p. 157). Quasi-synon. couvent, monastère :
4. L'auteur de cette œuvre encore inédite est entré dans la maladie comme dans un cloître.
MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 53.
Vx. Enceinte de maisons où résidaient les chanoines des églises cathédrales ou collégiales :
5. L'alarme fut grande à Paris dès qu'on le sut si proche [le duc de Bourgogne]. On alla aussitôt chercher le Dauphin, qui dînait chez un chanoine au cloître Notre-Dame.
BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 3, 1821-24, p. 398.
P. méton. Vie recluse et soumise à une règle, que l'on mène dans un monastère. Les macérations du cloître (HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, pp. 374-375) :
6. Non seulement beaucoup de ses idées avaient changé, mais au lieu de méditer sur la mort et d'aspirer au cloître, elle débordait de vitalité.
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 304.
Prononc. et Orth. :[]. [] post. ds les dict. hist. de FÉR. 1768 à DG; PASSY 1914 admet [] ou [a] ant.; les dict. de DUB. à Lar. Lang. fr. transcrivent [a] ant. À ce sujet cf. GRAMMONT Prononc. 1958, p. 28 : ,,L'a est antérieur dans boîte, goître, cloître, mais la plupart le font long à cause de l'accent circonflexe`` et p. 33 : ,,les Slaves ont une tendance à mettre toujours un a long et postérieur dans oi () qu'il soit accentué ou non. (...) cette prononciation se trouve dialectalement en France, par exemple dans le Vivarais``. Cf. aussi ROUSS.-LACL. 1927, p. 121; cf. encore G. STRAKA, La Prononc. parisienne ds B. de la Faculté des Lettres de Strasbourg, 1952, p. 26 qui note qu'il y a des flottements même dans la bonne prononc. parisienne et que l'on peut entendre [] ou [a] dans les mots cités ci-dessus, auxquels il ajoute croire. Noter que LAND. 1834 transcrit encore . Attesté ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme cloistre; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié du XIe s. judéo-fr. cloistre « portique couvert encadrant la cour intérieure d'un couvent » (Gloses fr. de Raschi, éd. A. Darmesteter et S. Blondheim, 216, p. 28); 1172-74 (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 5447); 2. ca 1165 clostre « enceinte » (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 3136); 3. XIIIe s. cloistre « monastère » (G. DE COINCI, Mir. Nostre Dame, éd. V. F. Kœnig, t. 3, p. 191, v. 42). Du lat. claustrum, le plus souv. au plur., « serrure, barrière » à l'époque class., d'où p. méton. « lieu clos » en lat. impérial, spécialement en lat. chrét. « enclos, clôture d'un monastère », d'où « monastère »; dér. de claudere (clore). L'évolution -o-oi- est prob. due à l'infl. de cloison. Fréq. abs. littér. :1 172. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 078, b) 1 952; XXe s. : a) 2 565, b) 621.
DÉR. Cloîtrier, ière, subst. et adj., vx. (Religieux, euse) qui vit effectivement dans un cloître. Sans vouloir dénier la probité musicale de ces bonnes cloîtrières [de la rue Monsieur à Paris] (...) l'on peut affirmer qu'elles n'ont ni cette science (...), ni ces voix [des bénédictines de Sainte-Cécile] (HUYSMANS, La Cathédrale, 1898, p. 268). Religieux cloîtrier (DG). [], fém. [-]. Pour la transcr. avec [a] ant. et pour celle de LAND. 1834, supra. Ds Ac. 1740-1878. 1res attest. 1170-80 cloistrer « religieux cloîtré » (B. DE STE MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 14 664); 1181-87 cloistrier (Ps. Eructavit, éd. Jenkins, 1520); de cloître, suff. -(i)er. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 30, 43.

cloître [klwɑtʀ] n. m.
ÉTYM. 1165, clostre « enceinte »; du lat. claustrum « enceinte »; l'i est dû à l'attraction de cloison.
1 Partie d'un monastère interdite aux profanes et fermée par une enceinte ( Clôture). || Le cloître des chartreux.
Le monastère lui-même. Abbaye, couvent (→ Asile, cit. 20; cadet, cit. 3; cellule, cit. 3). || Se retirer, se jeter, s'ensevelir, finir ses jours dans un cloître. || Enfermer, emprisonner, murer dans un cloître. Claustrer, cloîtrer, encloîtrer. || Les grilles du cloître. || Du cloître. Claustral.
1 Un cloître est l'époux qu'il me faut.
La Fontaine, Fables, VI, 21.
2 Cloîtres silencieux, voûtes des monastères,
C'est vous, sombres caveaux, vous qui savez aimer !
Ce sont vos froides nefs, vos pavés et vos pierres,
Que jamais lèvre en feu n'a baisés sans pâmer.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Rolla », IV.
2 Par métonymie. Le fait de vivre dans un cloître; la règle, la vie du cloître. Claustration, réclusion. || Les austérités du cloître. Par ext. Retraite.
3 Mon impression, à moi, que je garde, est le désir d'être de plus en plus retiré du monde et dans un cloître d'études et d'oubli.
Sainte-Beuve, Correspondance, I, p. 27.
3 Lieu situé à l'intérieur d'un monastère, ou contigu à une église cathédrale ou collégiale, et comportant une galerie à colonnes qui encadre une cour ou un jardin carré ( Préau). || Le cloître de St-Trophime, à Arles. || Logis de chanoines donnant sur le cloître de la cathédrale. || Le cloître, promenoir des moines, propice à la méditation.
4 Comment peut-on ne pas adorer les cloîtres, ces lieux tranquilles, fermés et frais, inventés, semble-t-il, pour faire naître la pensée (…) pendant qu'on va à pas lents sous les longues arcades mélancoliques ?
Comme elles paraissent bien créées pour engendrer la songerie, ces allées de pierre, ces allées de menues colonnes enfermant un petit jardin qui repose l'œil sans l'égarer, sans l'entraîner, sans le distraire !
Maupassant, la Vie errante, « La Sicile », p. 105.
4 (Vx) par anal. Enceinte fermée, réservée aux demeures des chanoines. || Le cloître Notre-Dame, le cloître Saint-Merry, à Paris.
DÉR. Cloîtrer, cloîtrier.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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